Blogue

Carnet de voyage et rassemblements autochtones

 

Connaissez-vous Wachiya?
Découvrez plusieurs produits d'arts et d'artisanat cris d'Eeyou Istchee en visitant leur nouvelle boutique en ligne! 

Une aventure immersive de partage et souvenirs inoubliables

L'été dernier, je suis revenue vivre en Eeyou Istchee Baie-James, ma région bien-aimée, pour un nouveau poste comme chargée de projets marketing chez Tourisme Baie-James et Eeyou Istchee Tourism. Après dix ans à Montréal, j'avais envie de contribuer à faire rayonner cette région que j'ai toujours défendue comme guide touristique non officielle.

Mon premier mandat : organiser une tournée avec l'ambassadeur de Bonjour Québec, le photographe Olivier Langevin accompagné de son ami Samuel Angers et Andrew Germain Gros-Louis de Tourisme Autochtone Québec. C'est ainsi qu'en juillet dernier Stéphanie (ma directrice marketing) et moi-même avons parcouru plus de 2500 km avec ces inconnus devenus amis, partageant fous rires, sacs de chips et moments inoubliables. 

Entre la préparation de bannique traditionnelle, la dégustation de corégone, l'observation des aurores boréales et des points de vue incroyables, ce voyage nous a menés au cœur des communautés cries durant deux grands rassemblements culturels : le Mamoweedow de Chisasibi et le Old Bay Factory Gathering de Wemindji. Deux événements annuels où les communautés honorent leur histoire, leur culture crie et leur relation avec le territoire.

Mamoweedow - Chisasibi ᒋᓵᓰᐲ

Imaginez une île. Pas bordée de palmiers, mais d'épinettes.

Une fois le mur de verdure franchi, on découvre une série de petits campements éparpillés où de grandes familles se réunissent. 

Des enfants vendent des Mr. Freeze à 2 $, des adultes jouent aux poches, des aînés sculptent le bois. Des tipis sont dressés un peu partout, chacun vous accueille avec une odeur de sapin, de thé du labrador ou de bernache grillée.

Peu importe où vous déposez votre soute à sentiments, un échange vous attend. Un vrai.
Ici, pas de billetterie, pas de « look » de festival, peut-être même pas de réseau. Seulement des gens qui prennent le temps. Et qui aiment jouer dehors.

Après avoir exploré l'île de Fort George, j'entre dans un tipi. On m'offre du thé. Je m'étends sur les aiguilles de sapin au sol, tout près du feu. 

Mon corps fatigue — plusieurs heures de route obligent — mais surtout, il y a une paix qui m'enveloppe.

Je ferme presque les yeux, sans me sentir obligée de parler, sans devoir rien faire. Juste être là.

Je finis par me lever pour aller retrouver ma gang. On s'arrête près d'un homme qui taille le bois avec son couteau croche. Je lui demande combien de temps ça lui prend, et il me répond : 

« I don't count. There's no rush in the bush. » 

Il se laisse porter par le vent puis je réalise que moi aussi je devrais. Il parle lentement et j'écoute attentivement. C'est une force tranquille et je m'accroche à ses mots remplis de sagesse. Sans m'en rendre compte, le temps passe.

On termine la journée dans un autre tipi à regarder les femmes préparer les bernaches sur le feu. On rit beaucoup avec elles. On dirait qu'elles le savent : rire, c'est vivre plus longtemps... Et mieux.

Quand on finit par rentrer, personne ne sait l'heure, mais tout le monde sait qu'on vient de vivre quelque chose de précieux.

Old Bay Factory avec Winiipaakw Tours

Le lendemain, réveil à 4 h.

Direction Wemindji pour une éco-croisière dans la baie James avec Winiipaakw Tours, rien de moins ! Quand on arrive, il fait encore sombre, il pleut un peu, et personne n'est là pour nous accueillir devant le Maquatua Inn. Pas grave. On sort le café, on s'installe dehors en attendant. Le genre de matin calme où l'excitation flotte malgré les gouttes qui tombent.

En attendant que tout soit prêt, on joue au soccer. On a bien compris qu'en Eeyou Istchee Baie-James, le temps est relatif. Ce qui compte, c'est le moment. Et l'élan de partir à la rencontre d'une faune et d'une flore qu'on ne connaît pas encore.

Quand le bateau prend enfin l'eau, le soleil sort comme pour nous donner le feu vert. L'excitation est à son comble. Au large, c'est un bleu infini ponctué de vagues qui nous attend. L'aventure commence et les possibilités se déploient devant nous. Le capitaine nous demande ce qu'on espère voir et naturellement tous en choeur on réponds : un ours blanc. 

Pendant des heures, on scrute chaque île rocheuse en croyant apercevoir des points blancs. Les oiseaux semblent nous accompagner dans notre quête. Le soleil descend, l'espoir aussi. Encore une fois, pas grave. La brise fait du bien et nos guides cris partagent avec générosité leur connaissance du territoire.



 

 

 

 

On décide d'aller dîner à Old Bay Factory, l'île où la communauté de Wemindji était située à l'origine. Chaque été, les familles y reviennent pour un grand rassemblement traditionnel, et il se trouve qu'on arrivait à peu près au même moment. En chemin, on croise des familles qui rentrent dans de petites embarcations chargées à bloc. Clairement pas leur première expédition dans la baie James.

On finit par débarquer sur cette île improbable. Les gens ramassent les installations. Fatigués, mais heureux de nous voir. On est un peu déçus d'avoir manqué le cœur des festivités: ateliers, repas communautaires, histoires autour du feu... Mais après deux semaines de jeux et de retrouvailles, leur repos est mérité.

Quelques grignotines, une brève exploration puis on reprend la route du retour. Le vent se lève, comme s'il ne voulait pas nous laisser partir. Malgré les vagues, on se sent en sécurité avec nos guides. Tellement qu'on finit par s'endormir, bercés par les éclaboussures (pas si petites) de la baie James.

Mes compagnons d'excursion finissent par se réfugier à l'arrière, à l'abri. Pas moi. Un peu à cause du mal de mer, beaucoup parce que je suis consciente que je vis un moment rare.

Je garde espoir qu'on va finir par croiser quelque chose. Si ce n'est pas un ours, peut-être un phoque, un caribou... qui sait ?

Je regarde l'horizon, je n'ai aucune idée d'où on est (bonne chose qu'on ne compte pas sur moi pour naviguer). Andrew vient me rejoindre. Lui aussi, il y croit encore.

On approche d'une grande île. Deux caribous apparaissent : une mère et son petit. Excités comme des enfants, on alerte tout le monde. Ils s'enfuient de l'autre côté. Mais ici, rien ne presse.

Jumelles à l'appui, on fait le tour de l'île et là, SURPRISE : juste devant eux, sur une roche,

UN OURS BLANC QUI FAIT DODO !!! 

On se regarde, on tombe dans les bras les uns des autres, certains essuient une larme ou deux. Oli et Sam capturent la scène pendant que nos guides, discrets mais fiers, nous offrent un sourire complice. 

Ce genre de moment, c'est la preuve que la beauté du voyage ne tient pas juste à la destination. Mais câline que la destination en valait la peine !

Un voyage réellement surréel

Ce premier mandat a définitivement mis la barre haute.

Peut-être la chance du débutant ou juste la magie d'Eeyou Istchee Baie-James, mais les étoiles étaient définitivement alignées (même les moustiques nous ont laissés tranquilles).

Depuis, plusieurs m'ont parlé de la beauté des photos. Bien sûr, le talent d'Oli et Sam y est pour beaucoup. Mais ce sont surtout l'accueil des gens d'Eeyou Istchee Baie-James, notre ouverture, notre authenticité, notre laisser-aller, et le temps qu'on s'est donné qui ont rendu cette tournée si exceptionnelle. Et ça se sent dans chaque image capturée.

 

— Tania Savard - Chargée de projets marketing

Rassemblements culturels autochtones à découvrir en Eeyou Istchee Baie-James

Plusieurs communautés cries d'Eeyou Istchee organisent des rassemblements sur leurs sites traditionnels. Ce ne sont pas des festivals touristiques (bien que ouverts à tous-tes), mais bien des retours aux sources, des espaces de transmission culturelle, de partage intergénérationnel et d'ancrage identitaire.

Old Nemaska Gathering

Nemaska - ᓀᒥᔅᑳᐤ

Sur le site d'Old Nemaska (Nemiscau), les familles se rassemblent encore aujourd'hui pour chasser, pêcher et transmettre les traditions.

On y trouve une vieille école, une église, un cimetière et même des peintures rupestres sacrées, uniques en territoire cri.  

🗓️ 2025
📍
28 juin › 13 juillet
Old Nemaska

Mamoweedow

CHISASIBI - ᒋᓵᓰᐲ

Sur l'île Fort George, ancien site de la communauté, le Mamoweedow (qui veut dire « on se rassemble ») est un moment fort de l'été.

Campements familiaux, compétitions amicales, danses et grands festins ponctuent cette semaine de reconnexion intergénérationnelle. 

🗓️ 2025
📍
7 › 13 Juillet
Île de Fort George *

* Une barge offre la traversée pour les piétons et les voitures depuis Chisasibi

Old Factory Gathering

Wemindji - ᐐᒥᓂᒌ

Chaque été, les familles de Wemindji reviennent à Paakumshumwaashtikw (Old Factory Bay), lieu d'origine de la communauté.

Ce rassemblement de dix jours inclut des ateliers animés par les aînés, des repas communautaires et des histoires autour du feu. 

🗓️ 2025
📍
24 juillet › 4 août
Old Factory Bay *

* Accessible par bateau-taxi ou Winiipaakw Tours

Chiiwetau

Waswanipi - ᐧᐋᔅᐧᐋᓂᐲ

« Chiiwetau » signifie « retour à la maison ». Ce rassemblement a lieu sur l'ancien poste de traite, aujourd'hui surnommé « The Old Post », sur une île du lac Waswanipi.

On y apprend à faire des pagaies, préparer des peaux, cuisiner sur le feu et écouter les histoires des aînés.

🗓️ 2025
📍
Fin juillet
Old Post

* Accessible en bateau depuis Waswanipi

Smokey Hill

Waskaganish - ᐧᐋᔅᑳᐦᐄᑲᓂᔥ

À la fin de l'été, les familles de Waskaganish montent le camp près des rapides de Smokey Hill pour la pêche traditionnelle au cisco.

L'ambiance y est vibrante : fumoirs, jeux et techniques de pêche partagées avec les plus jeunes. 

🗓️ 2025
📍
Mi-septembre
~20 km en amont de Waskaganish *

* Accessible en voiture

Actualités


Motoneige : hébergements

Lundi, le 10 mars 2025

Motoneige : 5 conseils de sécurité

Jeudi, le 6 février 2025

SNOWRIDE : Aventures et découvertes

Mercredi, le 29 janvier 2025

Aventures hivernales en famille (ou pas)

Lundi, le 6 janvier 2025