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Carnet de voyage : Eeyou Istchee Baie-James à travers les yeux de Nisk

 

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Carnet de voyage : Eeyou Istchee Baie-James

à travers les yeux de Nisk

CARNET DE VOYAGE

Salut, moi c'est Nisk.
En langage cri, ça veut dire "bernache", mais depuis l'époque des bateaux venus d'Europe, certains m'appellent "outarde". (Je ne vous en veux pas, mais… ce n'est pas le même oiseau. Vraiment pas.)

Je suis une migratrice professionnelle, née dans les basses terres de la baie James, et chaque printemps, comme mes milliers de cousines, je remonte du Sud pour retrouver mon petit coin boréal favori : Eeyou Istchee Baie-James.

Et toi, tu veux voir du pays, du vrai ? Suis-moi dans mon carnet de vol.

Le Nord m'appelle (et j'ai un GPS naturel)

Notre départ s'effectue depuis les plaines du Sud - Caroline, État de New York… On vole longtemps, en formation en V, et on alterne la tête du peloton. (Pas de boss ici, juste du bon vieux leadership rotatif.) Grâce aux turbulences d'aile, les oisons à l'arrière économisent de l'énergie. Moi ? Je suis à l'avant aujourd'hui. Pas pour frimer — c'est juste mon tour.

Quand le vent nous pousse, on peut faire jusqu'à 1500 km en une seule journée. On traverse des villes, des forêts, des lacs… Mais mon cœur est fixé sur les zones humides du Nord-du-Québec, là où j'ai appris à voler.

  1. La tradition du Goose Break : une pause… pour tout le monde

    Chaque année, à l'approche d'Eeyou Istchee Baie-James, on sent que l'ambiance change. Nos cousines de l'avant-garde commencent à ralentir. Et là, d'un coup : BOUM, c'est le Goose Break (pas notre partie préférée du voyage, mais bon).

    C'est le moment où plusieurs familles cries quittent les écoles et les bureaux pour se retrouver sur le territoire. Ils chassent… oui. Mais ils partagent, surtout. On est chassées, c'est vrai — mais c'est pas personnel. 😅

    En fait, ils ne prennent jamais plus que nécessaire. Chaque bernache est utilisée entièrement, respectée, et honorée. Rien n'est gaspillé. C'est l'équilibre, le respect du cycle de la vie. You win some, you lose some. Mais au fond, on est tous ici pour la même chose : vivre avec la terre, pas contre elle.

    Et puis, entre nous… une petite pause dans la migration pour se toiletter et manger de la luzerne fraîche, ce n'est pas de refus.

     

 

  1. Le Nord, c'est chez moi

    Après avoir zigzagué entre prédateurs, chasseurs, orages et champs de maïs du sud… enfin, j'atteins les plaines côtières de la baie James et de la baie d'HudsonLà, c'est le moment d'agir.
    Chaque couple trouve un bon spot pour bâtir un nid : des rives tranquilles, de la végétation en masse, une vue sur l'eau — parfait pour pondre nos œufs. Un bon nid peut atteindre un mètre de diamètre, quand même. On ne fait pas les choses à moitié.

    Un territoire fragile à protéger

    Certaines années, les choses se compliquent. Si la neige ne fond pas à temps, il n'y a pas d'eau… donc pas de nids. Et sans milieux humides, nous ne pouvons ni boire, ni nous laver, ni pondre. Ce sont des habitats vitaux, autant pour nous que pour la biodiversité boréale. Ajoute à cela les renards, les mouettes, les ours et la période de mue où on ne peut plus voler. On se regroupe alors, en mode défense collective, pour traverser cette étape critique ensemble.

     

 

  1. L'été boréal : festin, famille et premiers envols

    Quand les oisons éclosent, c'est la course : on doit les nourrir, leur apprendre à nager, marcher, se méfier des renards et des goélands voleurs d'œufs. Mais quel bonheur de les voir grandir ici, sur cette terre ancestrale, là où la toundra se mêle à la forêt boréale, là où l'eau scintille sous le soleil.

    Bientôt, eux aussi prendront leur envol vers le Sud, pour mieux revenir un jour. Toujours vers ce même territoire, riche de nature et de culture.

    Tu veux voir ça en vrai ?

    Viens faire un tour en Eeyou Istchee Baie-James pendant la migration des bernaches.
    Apporte tes jumelles, ta curiosité, et ton respect du territoire. Observe les vols en V, écoute nos cris de ralliement, parle avec les gens d'ici. Découvre ce que signifie vraiment le partage entre humains et nature.

    Nous, on sera là. Fidèles au poste. Comme chaque année.

     

 

 

 

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