Le Conquérant: Yves Ouellet

1 400 km d'aventure et de découverte

UN TEXTE DE YVES OUELLET
Pour accéder au statut de conquérant à motoneige, il faut être habité par deux objectifs faciles à identifier: le goût de l'aventure et la soif de découverte.
C'est sur le vaste territoire de la région Eeyou Istchee Baie-James que j'ai découvert ce principe qui a ensuite guidé toute ma carrière de chroniqueur motoneige. Je suivais alors le premier Raid Harricana, en 1990, qui traversait tout le Moyen-Nord du Québec, d'un village Cri à l'autre, en passant par Chibougamau.
Aujourd'hui, il est possible de revivre une expérience semblable, quoique beaucoup plus accessible, en suivant le plus long circuit en boucle tracé aux confins du grand réseau québécois. Le Conquérant déroule effectivement un ruban de neige de 1 400 km qui traverse les espaces sans limite de la région Eeyou Istchee Baie James, effleure l'Abitibi-Témiscamingue et le Lac-Saint-Jean puis nous révèle les hauteurs méconnues de la Mauricie.

Pourquoi ?
Pour quelle raison s'aventurer aussi loin peut-on se demander ? Essentiellement, pour la différence. Pour cette joie de rouler des centaines de kilomètres sans s'arrêter à un stop ni traverser de route. Avez-vous déjà vécu ça ?
Aussi, pour le bonheur de rencontrer des gens uniques, fiers, entreprenants. Qui habitent des petites communautés dont vous n'avez peut-être jamais entendu parler. Qui maintiennent à bout de bras les activités et les services de leur village. Qui connaissent l'hiver comme personne.
Pour croiser des villes minières et industrielles dynamiques comme Chibougamau, Chapais et Lebel-sur-Quevillon, où la motoneige reste un mode de vie. Puis pour aller à la rencontre des Premières Nations accueillantes.
En 2007, j'écrivais dans Motoneige Québec: "Parcourir l'immensité du territoire couvert par le circuit Le Conquérant, c'est accéder à une enivrante impression d'infini. C'est s'engager dans un espace entièrement occupé par l'hiver. Personne au monde ne dispose d'étendues aussi vastes que ces régions nordiques suspendues au 50^e parallèle. Pour les motoneigistes, il s'agit de l'un des terrains de jeu les plus excitants qui soient."

Des conditions optimales
Chose rassurante, même si on a parfois l'impression d'être au bout du monde, on trouve toujours à nos devants un village, une ville, un relais ou une halte pour s'approvisionner. On peut rouler des heures sans voir âme qui vive ou sans même croiser d'autres motoneiges, puis se retrouver le soir dans un hébergement tout confort. Même s'il reste prudent de toujours pouvoir compter une réserve d'essence, le ravitaillement ne constitue pas un problème.
Il demeure également très étonnant de constater la qualité des sentiers, souvent de véritables boulevards rectilignes entretenus par des clubs dévoués qui méritent reconnaissance et admiration tant ils s'appliquent au bien-être des motoneigistes qui viennent d'aussi loin que des États-Unis et d'Ontario. Des habitués et des connaisseurs qui apprécient la longueur exceptionnelle de la saison de motoneige.

Pratico pratique
Si on observe la carte nationale de la FCMQ ou la carte du circuit Le Conquérant, on constate deux portes d'entrée principales aux extrémités ouest et est du tracé, soit Lebel-sur-Quevillon puis Chibougamau, région Eeyou Istchee Baie James. En élargissant quelque peu, on comprend qu'on accède au sentier TQ 83, qui constitue l'axe sud du tracé (TQ 93 au nord), à partie de quelques points bien connus des motoneigistes comme Mont-Laurier, dans les Laurentides, ou La Tuque en Mauricie. Autant d'endroits où l'on trouve facilement un hébergement sécuritaire où laisser véhicules et remorques.
Puis, une fois en piste, c'est l'aventure, la vraie, et la découverte qui nous attendent !

Stationnements incitatifs
Voici les lieux où vous pouvez laisser votre véhicule et remorque et sillonnez les magnifiques sentiers d'Eeyou Istchee Baie-James.